
Le plantain est encore perçu par la plupart des gens comme une mauvaise herbe. Et pourtant, s’il y a bien une plante qui peut nous venir en aide en urgence pour des démangeaisons ou petits problèmes de peau c’est bien celle-ci. Une fois qu’on sait à quoi il ressemble, il est facile d’identifier le plantain un peu partout. Il pousse facilement dans nos pelouses et le long des sols compacts, comme par exemple entre deux dalles de béton.
Les feuilles de plantain peuvent être utilisées dans plusieurs applications : cuisine, macérât huileux, cataplasme, baume, thé, teinture mère, vinaigre. Il faut évidemment le récolter dans un endroit ou nous sommes certains qu’il n’y a pas eu d’épandage de produits chimiques ou autres contaminants, car le plantain possède la propriété de capter les métaux lourds. Pour obtenir ses bienfaits médicinales au maximum, il est préférable de récolter les feuilles avant l’apparition de ses fleurs (tiges centrales). Quelques-unes de ses propriétés médicinales sont les suivantes : antiseptique, analgésique, astringent, hémostatique, émollient, régénérant, cicatrisant.
Cette plante a un effet rafraîchissant et conviendra parfaitement aux situations où la peau démontre des signes de rougeur, chaleur, démangeaisons ou petites blessures. Pour apaiser les piqures d’insectes ou morsures d’araignées, le plantain n’a pas son égal. Ses feuilles peuvent être mastiquées et appliquées directement en cataplasme sur les piqures de guêpes (ou autres piqures douloureuses). On peut également l’utiliser en baume comme un produit tout usage (ou secours): ce que je vous présente dans la recette plus bas. Le baume de plantain ou le macérât est utile également pour favoriser une saine cicatrisation de la peau après des coupures ou blessures mineures (brûlures, éraflures, furoncles, etc.). Il a également la faculté de faire « ressortir » certains éléments comme les échardes et possède des propriétés antibactériennes, non négligeables pour la cicatrisation des plaies. Je vous promets que vous le traînerez partout avec vous cet été.

Avant de vous partager la recette, je vous explique en détail la façon dont j’ai réalisé mon macérât huileux en moins de 2 jours. La méthode ressemble à celle que j’ai partagée dans mon dernier article sur le macérât huileux de pissenlit, sauf que pour le plantain j’ai opté pour la méthode d’infusion plus rapide (à chaud). On commence d’abord par cueillir nos feuilles de plantain dans une zone sécuritaire, c’est à dire sans qu’il y ait eu de pesticides ou contaminants. Après la cueillette il faut les rincer dans une passoire et les égoutter comme il faut avant de les étaler sur une serviette propre (j’ai utilisé une essoreuse à salade pour ce faire). Il est important de les laisser se flétrir un bon 24 heures environ avant de débuter l’infusion. Cela permet aux feuilles de sortir une bonne quantité d’humidité et de limiter ainsi les chances de contamination de votre macérât. Il suffit ensuite de hacher les feuilles en petits morceaux et de les placer dans un pot stérile. Nous recouvrons le tout d’huile végétale (huile d’olive, de tournesol ou pépins de raisins sont mes préférés). Pour l’infusion, j’ai allumé une Mijoteuse au mode le plus bas et j’ai rempli le fond de celle-ci de quelques pouces d’eau. J’ai déposé un linge plié au fond de la Mijoteuse et j’ai déposé sur ce dernier le pot contenant les feuilles et l’huile d’olive (sans le couvercle du pot ni de la Mijoteuse). Le but est que le fond du pot ne soit pas en contact avec la Mijoteuse afin de limiter les risques que l’huile surchauffe ou « grille » les propriétés de la plante. Laisser infuser doucement durant 6 à 8 heures. Filtrer dans un contenant stérile sans écraser les feuilles (on évite ainsi de ressortir l’eau qui peut être encore contenue dans les feuilles et cela permet de limiter aussi la contamination de notre produit). On conserve le macérât huileux plusieurs mois à l’abri de la chaleur et de la lumière.





Baume secours tout usage
42 g macérât huileux de plantain* (Plantago major et P. lanceolata)
7 g de cire d’abeille
8 gouttes HE Lavande vrai
4 gouttes HE Hélichryse italienne**(ou Curcuma, Copaiba )
4 gouttes HE Frankincense** (ou Camomille romaine)
* On peut utiliser un mélange de plusieurs macérâts huileux parmi les suivants: Plantain, millepertuis (Hypericum perforatum), Calendule (Calendula officinalis) et Achillée Millefeuille ( Achillea millefolium).
** peut être remplacée par l’huile essentielle de Lavande vrai.
Faire fondre la cire d’abeille au bain-marie à feu doux et ajouter le macérât en éteignant le feu. Brasser jusqu’à complète homogénéisation. Ajouter les huiles essentielles et verser dans un contenant propre en verre ou acier inoxydable. Se conservera au minimum 1 an à température ambiante.
Choix des huiles essentielles :
Le trio Lavande-Hélichryse italienne-Frankincense est un incontournable pour les soins de la peau. Les 3 huiles essentielles possèdent des propriétés extraordinaires pour apaiser la peau et accélérer la cicatrisation de celle-ci, en plus d’offrir une action soutenue anti-inflammatoire. Vous pouvez utiliser uniquement la Lavande ou substituer l’une ou l’autre par la Camomille romaine, le Curcuma, le Copaiba ou d’autres HE aux propriétés anti-inflammatoires ou apaisantes pour la peau.
Un merci spécial à Camille Poulin de Mon régal Végétal pour sa belle formation sur « Une pharmacie/épicerie naturelle à vos pieds! ». C’est grâce à sa conférence que j’ai décidé de me lancer dans la fabrication de macérât de plantain.

